Monter sur scène grâce à l’évaluation

Ex aequo est un organisme montréalais se consacrant depuis 1980 à la promotion et à la défense des droits des personnes ayant une déficience motrice. Ex aequo est un organisme sans but lucratif qui favorise l’action citoyenne avec ses membres et la concertation avec différents organismes.

Ex aequo a été fondé il y a 37 ans. À cette époque, tout était à bâtir en matière d’accessibilité universelle et d’inclusion sociale des personnes en situation de handicap. Mais, il ne faut pas se raconter des histoires, il y a encore tellement à accomplir pour assurer leur bien-être.

Ex aequo travaille quotidiennement avec ses membres sur 53 dossiers regroupés en six thématiques : vie municipale, transport, habitation, santé et services sociaux, vie associative et communication. Il va sans dire qu’ils ont du pain sur la planche.

Quand l’évaluation devient un tremplin pour la participation des membres

L’équipe d’ Ex aequo a débuté l’évaluation en 2013 et depuis, a réalisé trois modèles logiques et de nombreux questionnaires et groupes de discussion. Les membres de l’équipe voient de nombreux bénéfices à l’évaluation qui fait maintenant partie de leur quotidien.

Premièrement, l’évaluation a permis à l’équipe d’avoir une compréhension commune de l’intervention et de la repositionner afin de pérenniser ses actions. Dès le début de la démarche, ils ont changé l’image de marque des activités, les ont mieux définies et y ont ajouté un brin de convivialité. Aussi, des comités de membres ont été formés pour chacune des activités, ce qui a amené une structure plus démocratique à l’organisme.

L’équipe a ensuite voulu faire descendre la notion d’évaluation au niveau des membres pour que le modèle logique et l’évaluation deviennent un outil d’appropriation de pouvoir pour eux. La tâche n’a pas été simple, ils ont dû simplifier le modèle logique et revoir leurs façons de faire pour que ces notions soient intégrées et utiles aux membres.

« Nous souhaitons que l’évaluation soit utilisée comme tremplin pour encourager les membres à continuer leurs actions; elle permet aux membres de faire une rétroaction de leurs actions, de se donner des défis personnels, de voir les gains non prévus, de faire l’analyse et de fixer leurs prochains objectifs. Le souhait est que chaque personne se réalise, apprenne à se connaître, acquiert des connaissances et des outils pour servir ses besoins personnels, mais aussi ceux de la collectivité. » Geneviève Guernier, organisatrice communautaire

L’évaluation des actions, l’échange d’expériences et le transfert de connaissance sont de puissants atouts pour le groupe qui devient plus performant, et peut ensuite sortir dans la communauté pour défendre ses droits et faire de l’action citoyenne. Les membres sont donc les acteurs principaux d’Ex aequo et sont ceux qui font face à la scène publique, affrontent les ministres, participent aux rencontres multisectorielles afin de maintenir les acquis ou d’aller chercher de nouveaux services.

« Dans le concret, nous tentons de révéler le rôle de chaque personne dans le modèle logique. Les membres ne sont plus spectateurs, mais on les invite à monter sur la scène et à briser le 4e mur (break the fourth wall). L’expression prend tout son sens ici, car il y a toutes ces difficultés à surmonter, celles de monter sur la scène parce qu’il y a un escalier, parce que c’est gênant… les gens ont le trac. Mon travail est de contribuer à ce qu’ils se rendent sur la scène et donnent le show. » Geneviève Guernier, organisatrice communautaire

Grâce à l’évaluation, l’équipe a donc modifié son offre de service pour mieux répondre aux besoins des gens, mais aussi pour atteindre les objectifs de l’organisation. Elle souhaite donc amener les membres à défendre leur accessibilité aux services et à connaître leurs droits, mais aussi à sortir d’Ex aequo pour aller dans divers lieux formels, informels, manifestations, pour défendre leurs droits dans la société.

« Il y a une tentation de soutenir les membres pour qu’ils accèdent à leurs services, et nous le faisons, mais nous souhaitons également qu’à partir de ces combats, de leurs parcours de vie en dents de scie, on puisse aller vers la défense des droits collectifs et qu’ils en soient les artisans… pour se rendre jusqu’à notre but ultime (dans le modèle logique) de voir les droits des personnes en situation de handicap respectés et l’accessibilité universelle déployée. » Benoit Racette, responsable des communications

Pour l’équipe, l’évaluation doit être collée sur l’action et sur ce mouvement perpétuel de changement. Et, au cours des quatre dernières années, ils ont fait la démonstration que c’est possible en intégrant l’évaluation à tous les niveaux de l’organisation.

« Parce que la vie change… Ce n’est pas vrai qu’on peut prendre une photo et que le lendemain c’est la même chose. On a donc accepté que l’évaluation soit incorporée à notre action parce que l’action change constamment. » Benoit Racette, responsable des communications

Exaequo
Benoit Racette et Geneviève Guernier

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