Le pouvoir extraordinaire d’un groupe de couture

Le Service d’aide communautaire Anjou, communément appelé le SAC Anjou, offre une panoplie de services pour les gens du quartier, et ce dans trois domaines particuliers : les Ateliers mot à mot en alphabétisation, le Courrier blanc pour les aînés et la Maison de la famille. Inauguré en 1976, le SAC Anjou tient une place importante dans le quartier pour ses services d’accueil, de références et d’accompagnement social (PAAS Action).

Pour l’équipe du SAC Anjou, l’évaluation a toujours tenu un rôle de premier plan. Dans la démarche avec EVALPOP, elle souhaitait démarrer le processus avec une activité bien circonscrite et simple. L’atelier de couture a donc été choisi, car c’était un service qui existait depuis fort longtemps et dont les impacts étaient peu connus. De l’extérieur, on pouvait y voir les femmes venir de temps en temps coudre ou réparer un morceau de linge, mais sans plus.

Lorsque les intervenants ont proposé aux femmes de l’atelier de s’impliquer dans le comité d’évaluation, plusieurs d’entre elles étaient très intéressées à y participer. Le comité a donc suivi le processus avec assiduité et intérêt et, au fil des discussions, des mots ont été précisés pour définir l’atelier, et une structure de fonctionnement s’est établie.

« L’évaluation a permis d’améliorer la prise de présences, de connaître les attentes des participants et aussi de mieux définir les objectifs de l’atelier qui est non pas de faire de la haute-couture, mais d’apprendre les grands principes de base de la couture. » Isabelle Charlebois, coordonnatrice du secteur des aînés.

Et quelle ne fut pas leur surprise de constater que les effets de l’atelier sont multiples pour les personnes qui y participent et vont bien au-delà de la couture! Dernièrement, les couturières ont fabriqué des articles pour bébés qu’elles ont offerts à d’autres mamans de la communauté.

« C’est un pur bonheur d’être là. Je viens pour contrer l’isolement. » Ghizslane

« J’ai perdu ma mère dernièrement et ma mère cousait. J’aurais dû lui demander de me montrer comment coudre. Alors je veux lui rendre hommage. » Pierre

« C’est comme ma maison, la Maison de famille a remplacé mon pays. Je suis venue ici pour apprendre le français, la cuisine… » Samira

« Cela m’a demandé un effort de venir, mais une fois que j’ai franchi la porte, c’est comme si je viens chez mes parents. La couture m’a permis d’économiser et de faire de beaux projets. Mais c’est aussi un moment où on parle d’épicerie, des enfants, de formation, de ce qu’on vit.  On a un petit réseau, on aide les nouveaux arrivants. C’est très fort. » Soursour

« Je suis très fière de ce qu’elles font. Un jour, elles vont me montrer à coudre. C’est le bonheur d’être ensemble. » Cynthia Morgan, organisatrice communautaire

Le processus d’évaluation a eu pour effet de rallier les membres du groupe et de les rassembler autour de ce projet qu’ils ont à cœur et qu’ils souhaitent faire grandir. Suite à l’attaque de la Mosquée de Québec, le coordonnateur de la Maison de la famille, Jean-Christophe Filosa, leur a proposé de mettre leurs talents en commun et de coudre des nappes de la paix. Ces nappes serviront à rassembler des personnes pour discuter de moyens concrets pour vivre la différence dans l’harmonie.

Force est de constater que cet atelier va bien au-delà de la couture et apporte un grand sentiment d’accomplissement personnel et collectif aux personnes qui y participent, en plus de leur offrir un lieu de partage et d’accueil.

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Les enfants ont dessiné l’atelier de couture.

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